samedi 25 octobre 2008

Divers, après DSK

Voilà comment j'explique cette histoire avec DSK (entre autre - il y a aussi sûrement le désir de déstabiliser les Français).
Après le premier choc causé par Martin Luther, les protestants ont implosé en une myriade d'église : le principe qui veut que la lecture et l'interprétation de la Bible ne soit pas réservé à une élite spécialisée comme dans la religion catholique, mais que tous puissent y participer, ce principe, dès le XVIème siècle, a concouru à multiplier les églises et les sectes et sous sectes ou églises dissidentes. D'où la grande tolérance des américains en matière de religion - de si nombreuses sectes protestantes (au sens de "petites églises dissidentes") ont été pourchassés, que l'on est sombré dans l'excès inverses que, par peur de bloquer une secte respectable, on laisse passer tout et n'importe quoi. Il est devenu probablement une valeur incontournable aux Etats-Unis de laisser toutes les sensibilités religieuses s'exprimer « au nom de la liberté ». ça paraît étrange, vu de France, mais il fut un temps en Europe, et ce temps n'est pas si lointain, où la liberté de pensée, c'était D'ABORD la liberté religieuse. Ce n'est pas partout dans le monde que la liberté de ne pas avoir de religion (une liberté qui découle de la liberté religieuse, mais pas de façon évidente a priori) s'est imposée.
Dans cette mentalité protestante, on évalue la faveur donnée par Dieu d'une façon un peu particulière : on considère que Dieu, généralement (c'est différent selon chaque sous secte protestante, dirais-je) a de toute éternité choisi qui sauver et qui damner. Il n'y a rien à faire : c'est la doctrine de la prédestination ; elle n'est pas trop dure dans les premières églises protestantes, mais les théologiens fondateurs sont de plus en plus impitoyables avec le temps. Comme il paraît cependant peu probable que Dieu soit fou au point d'avoir prévu de sauver un criminel violeur multi récidiviste, bien que l'on ne sache pas comment évaluer le choix de Dieu, l'idée qui prévaut est qu'il suffit de regarder un peu la vie des gens : certainement, transparait dans leur quotidien, si Dieu les a sauvé, quelque chose d'un peu divin, tandis que si Dieu a décidé de les perdre, c'est un peu de "mal" qui transparaît. Or, aucune religion ne favorise l'adultère, acte répréhensible universellement condamné, ou quasi : donc, un homme adultère n'est pas bon. Je ne dis pas que chaque américain se dit : DSK sera damné, c'est sûr, mais même ceux qui ne sont pas croyants, si tant est qu'il soit posible de ne pas l'être aux Etats-Unis, doivent sentir quelque chose de "pourri" dans un homme adultère. D'où l'attachement outre -altantique au comportement sentimentalo-sexuel des uns et des autres ; d'où, comme dans le monde arabe, une importante propension à l'hypocrisie.

Je crois que dans toute société, il y a des éléments de pensées qui sont inconscients, c'est-à-dire que lorsque l'on grandit dans un certain univers mental, religieux ou autre, on ne peut y échapper totalement, même lorsqu'on le souhaite. Mon amie résidente d'un pays maghrébin m'a un jour surpris en me racontant l'anecdote suivante : elle a été contactée par une amie de sa nationalité mais beaucoup plus francisée, qui lui a demandé son conseil sur un choix qu'elle devait faire : mon amie a été incapable de la conseiller, et elle m'a dit : c'est tellement étranger à notre culture !

Quoi, lui ai-je dit. Qu'est-ce qui est étranger à ta culture?

Donner un conseil.

Mais pourquoi? Ai-je demandé.

Elle a essayé de comprendre : parce qu m'a-t-elle dit, les autres choisissent pour nous, ou le destin, on fait ce qui a été décidé. Elle-même tente d'échapper à ça, mais elle voit bien qu'elle a du mal. Elle connaît la voix que d'autres lui ont tracé, et en elle, inconsciemment, elle incline à la suivre, même si son esprit conscient s'y refuse.

Je pnse que c'est ça, une idéologie ; et qu'y échapper est impossible.

A propos de DSK, nous, Français, nous sommes dans une idéologie qui « respecte » au moins extérieurement, le Don Juan. On ne peut pas s'empêcher d'une petite sympathie. Cela aussi, je pense, est un peu de l'ordre de l'idéologie. Nous ne voulons pas le penser, mais nous le pensons.

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